On parle souvent des avantages de l'allaitement pour l'enfant, mais peu des avantages de l'allaitement pour la mère. On devrait dire les risques du non-allaitement, d'ailleurs, puisque allaiter plusieurs années est la norme pour notre espèce.
Je mettrai ici au fur et à mesure des infos sur le sujet.
Très souvent, il est question de cancers gynéco, ou autres, et dans la mesure où ils sont hormono-dépendants, ce n'est pas surprenant : nous sommes "programmées" pour enchaîner grossesse, allaitement long, grossesse, allaitement long. Dans cette configuration naturelle, une femme adulte n'a quasiment jamais ses règles. Or les femmes modernes ont leurs règles durant des décennies, peu de grossesses et allaitent très peu, voire pas du tout.
VOici pour commencer une recherche menée en Californie.
Reprodutive and hormonal risk factors for thyroid cancer in Los Angeles COunty Female
menée par W.J. Jack, S. Preston-Martin, L. Bernstein, D. Qian, M. Xiang, Cancer Epidemiol. Biomarkers Prev. 1999, n° 8, pp. 991 et s.
Il s'agissait d'évaluer les risques du cancer de la thyroide de nature reproductive.
292 femmes présentant un tel cancer ont été enrolées ainsi que 292 femmes témoins
On connaît les facteurs habituels de ce cancer : iradiation au niveau de la tête ou du cou, pathologies thyroidiennes bénignes
Certains facteurs hormonaux se sont avérés sans impacts : règles jeune, ménaupose précoce, âge lors des grossesses, utilisation de certains contraceptifs oraux... (alors que cela a un impact pour certains cancers de la femme)
Par contre il a éé retrouvé que le risque augmentait parallèlement au nombre de grossesses suivies de la prise d'un supresseur de la lactation et diminuait inversement parallèlement à la durée totale pendant laquelle la femme avait allaité.
Voilà une chose que l'on ne nous dit jamais dans les prépa : allaiter est un facteur de prévention important du cancer du sein.
De nombreuses études l'ont démontré.
En voici une, paru dans Journal of National Cancer institute, 2000, n° 92, pp. 302 et s., recherche de L. LIpwoorth, L.R. Bailey et D. Trichopoulos, History of Breastfeeding in Relation to Breast Cancer : a Review of the Epidemiologic Literature
Cette étude a pour intérêt justement d'être une reprise de toutes les recherches parues sur le sujet entre 1996 et 1998, avec critique des méthodologies et in fine compilation
La méthodologie, justement, est une donnée essentielle : quand on se borne à dire "a allaité", cela ne signifie rien du tout, et au demeurant, sur le cancer du sein, comme sur d'autres recherches, forcément les résultats ne sont pas significatifs. C'est en effet assez débile d'expérer une prévention du cancer du sein avec un allaitement mixte de six semaines, et tout aussi débile de mettre dans le même pot de recherche ces allaitements là avec des allaitements exclusifs de six mois suivis d'un allaitement de plusieurs années.
Justement, lorsque la recherche en cause prend en compte la durée de l'allaitement on trouve une relation significative, et proportionnellement significative à la durée de l'allaitement.
Comme la plupart des recherches sur la santé et l'allaitement, on se rend de plus en plus compte que c'est durée-dépendant.
Bref plus on allaite et plus on est protégée.
La protection est particulièrement nette en préménaupose, mais également certaine après.
Certaines recherches ont montré que la profection optimale est atteinte avec six ans d'allaitement sur toute une vie.
Pour avoir un impact un peu significatif, il faut compter au moins une année d'allaitement.
Et encore une recherche publiée dans le New England Journal of Medecine du 24 juin 2004, volume 350 (pp. 26663 et s.)
Une étude suédoire vient de montrer que le lait humain peut traiter très efficacement une maladie pour le moins grave, le papillomavirus humain résistant, qui fait le lit de futurs cancers du col de la femme.
On a fabriqué un médicament comportant du lait humain, dont je ne peux pas donner évidemment le nom ici.
Les expérimentateurs ont divisé comme à l'accoutumée deux groupes, le premier recevant un placebo et le second ce médicament au lait humain. A la fin du traitement, le volume total des lésions traité par ce médicament avait diminué de 75% dans le groupe traité au lait humain contre 3% dans le groupe placebo.
Les patients ont été revus deux ans après le début de l'étude et le taux de réponse lésionnelle total était de 83%